L'élaboration
Assemblage
60% de Pinot Noir et 40% de ChardonnayVinification
933 bouteilles dégorgées le 2 juillet 2019, sur les 3 665 bouteilles initialement élaborées en juillet 1997Vieillissement
Préservée pendant vingt-cinq ans dans des conditions optimales, dans la quiétude du Caveau du Trésor, au cœur des caves de la Maison, la Collection Clos des Goisses L.V. ajoute à la fraîcheur caractéristique du vin toute la complexité des Champagnes vieillis dans les meilleures conditions. Le contact prolongé avec les lies a protégé les vins de toute oxydation, et les cuvées sont dégorgées juste six mois avant leur mise en marché. Le dosage très bas, extra-brut, permet de révéler pleinement la personnalité aromatique de chaque millésime.Le mot du Chef de Cave
En 1997, la nature a tenu à rappeler qu’elle garde toujours la maîtrise des récoltes. À peine « endormi » après la vendange 1996, le vignoble champenois a subi les assauts du froid et, jusqu’à la cueillette suivante, gelées d’hiver et de printemps, grêle, coulure et millerandage, botrytis et mildiou se sont acharnés sur lui dans un déchaînement rarement constaté. De la fin décembre à la mi-janvier, un froid sibérien sévit sur la Champagne. Les températures descendent régulièrement en dessous de – 20° C. dans la plupart des régions du vignoble. Du 22 mars au 5 mai, les gelées de printemps (jusqu’à – 7° C.) prennent la suite de leurs soeurs hivernales. Les jeunes bourgeons sont atteints, surtout dans la Montagne de Reims, la Côte des Blancs, la région d’Épernay et la Côte des Bar. Au total, les surfaces complètement détruites par le froid s’élèvent à environ 3.000 ha.
Le débourrement intervient, de façon précoce, entre le 31 mars et le 8 avril. Arrivent ensuite des pluies orageuses violentes, accompagnées de grêlons. Près de 1.300 ha, situés aux quatre coins du vignoble, sont touchés. La forte humidité qui résulte de ces précipitations et le développement d’épisodes doux provoquent alors l’apparition du botrytis sur les feuilles comme sur les grappes. Mais, c’est surtout une attaque de mildiou sans précédent, qui retient l’attention et mobilise l’énergie des vignerons dans la lutte. La floraison s’avère plutôt rapide et homogène. La pleine fleur est achevée le 13 juin. Face à tous ces maux, la vigne a plutôt bien résisté, grâce au savoir-faire des vignerons et à un chaud soleil estival réparateur. Car, en dépit d’épisodes pluvieux, l’été est particulièrement propice au développement qualitatif des raisins (22,5° C. de température moyenne au mois d’août, avec des pointes caniculaires à 35° C.).
En conséquence, la récolte 1997 n’a été amputée que pour une petite partie par rapport à une vendange moyenne. Les premiers coups de sécateur ont été donnés dès le 19 septembre pour le pinot noir du Clos des Goisses et la vendange s’achevée le 1er octobre pour la Maison Philipponnat. L’équilibre alcoométrique-acidité a donné naissance à des moûts agréables : Chardonnay à la finesse remarquable, Pinot Noir à la typicité avérée et Meunier dignes d’éloge. Mis à part quelques lots qui ont manqué un peu d’étoffe, les vins, dans l’ensemble, sont équilibrés et harmonieux, généreux et soyeux, gouleyants, conviviaux et charmeurs. Certains même mettent en évidence une ampleur, une richesse, une charpente et une complexité intéressantes.
Pour le chef de caves de la Maison Philipponnat, le millésime 1997 est un succès, dès lors que les vins clairs correspondant à ces caractéristiques étaient bien sélectionnés et assemblés avec discernement.